Ce roman (1833) est inspiré, moins par la vie que par la personne de George Sand. L'héroïne est une femme d'action, mais dévorée du démon de l'analyse, et dont le charme opère sur bien des hommes : le poète Sténio (on songe à Musset), l'ancien aventurier converti, Trenmor, l'ermite Magnus. Lélia cherche la paix en devenant l'abbesse d'un couvent. Sténio l'y retrouve et c'est le drame. George Sand distinguait elle-même dans son livre une question psychologique, une question sociale (la femme dans la société), la poésie des personnages, le style qui traduit cette poésie. Lélia, ajoutait-elle, signifie la déception, la souffrance, le cœur défiant et desséché, le désespoir. - Sténio signifie l'espérance, la confiance dans l'avenir, l'amour. L'auteur apporte une philosophie, celle du désespoir lucide, au service d'un grand livre